Bien ! Enfin à la maison. Iwanishi bouscula quelques servants qui faisaient encore un peu de ménage dans ces quartiers, pfff. Avarice retira ses chaussures et les lança sur un homme au dos courbé, lui ordonnant de les nettoyer et de les cirer d’un ton sec en moins d’une heure. Et vu la couche de boue qui trônait sous ses semelles, le servant partit de suite exécuter sa nouvelle tâche. Hum… N’avait-il pas oublié quelque chose ? Un petite quelque chose même ?

Ah oui. Lucia. La frêle jeune femme qu’il venait de lâcher pour s’occuper de ses souliers. Tient, bravos Iwanishi ! Enfin il réussissait à retenir le nom d’un de ses sous-fifres, un véritable exploit de sa part. Il la regarda sans un mot, puis se pencha pour à nouveau la saisir par les cheveux et la tira jusque dans le salon pour la projeter sur un tapis près de la cheminée qui était allumée. Cela devait pouvoir lui permettre de se réchauffer un peu plus avant de se laisser tomber dans un de ces canapés en cuir noir. Lui aussi, avait besoin de se réchauffer un peu. Il la regarda avec un peu plus d’attention, regardant enfin les habits qu’avait choisis Lucia dans l’armoire de la femme qu’il avait tuée. Cela ferait l’affaire pour le moment, le temps qu’il puisse lui retrouver une même robe blanche que portait son esclave lors de son achat. Cette petite avait intérêt à valoir le coup car, Iwanishi avait beau avoir bien baissé le prix mais… c’était quand même beaucoup et comme il l’avait pensé mainte fois, il n’avait pas fini de sortir son porte-monnaie pour entretenir la jeune femme.

En plus qu’il devait s’occuper de… hum… S… S-s… Stéphane ! Hum… Peut-être qu’il se trompait à nouveau de fois de nom du roux qu’il avait pris sous son aile, il y a peu. D’ailleurs ou était-il encore passé ce pot de colle ? Il devait surement s’être encore perdu dans les nombreux couloirs de la tour. Iwanishi n’avait pas pris le temps pour lui offrir une visite guidée. Offrir… Ah ! C’était bien un des nombreux mots que l’Avarice avait tracé de son dictionnaire. A moins que le roux soit dans un coin en boule à délirer sous les effets de drogue. Il ne comprenait toujours pas Stéphane et son gaspillage d’argent pour de la poudre. Même si ce dernier lui disait que c’était cool, qu’on se sentait bien après en avoir pris. Hum… Drôle de manière de s’amuser. Enfin, il n’allait pas passer son temps à essayer de le comprendre, loin de là.

Restait à voir si son protégé allait s’entendre avec Lucia. Iwanishi ne s’en faisait pas trop à ce propos, Stéphane étant une bonne pâte. …. Non, très sérieusement. Il s’en fou. Qu’ils s’entendent ou non il allait devoir rester ensembles et exécuter le moindre désir de leur maître. C’est tout ce qui comptait. Il jeta encore un regard à la jeune femme sur le tapis. Avait-elle chaud ? Faim ? Soif ? Bah, elle n’avait cas demandé. Ou plutôt supplier. Après tout, c’était une esclave.

- Tu auras une chambre. Et tu la partageras avec un autre de ton espèce. Mais que ce soit clair. Ce n’est pas parce que vous êtes deux que tout vous est permis. Quand je vais me coucher, je ne veux pas attendre le moindre bruit et ne va pas t’imaginer pouvoir t’échapper avec lui.

Ah. Il ne manquerait plus que ça, sauf que sur ce point, Lucia n’avait pas de chance. Après tout Sébastien lui était fidèle. Iwanishi lui avait laissé bon nombre de fois l’occasion de s’enfuir mais, c’était à croire que cette idée ne lui était jamais venue en tête. Peut-être que ce dernier s’était rendu du compte que sa vie était nettement plus supportable au côté d’Avarice. Chaque jours, il avait droit à deux repas consistant et équilibrer, de l’eau tant qu’il le voulait et avait droit de se doucher une fois par semaine et c’était le maître qui choisissait quel jour c’était. Il fallait juste être assez solidement mentalement pour ne pas sombrer devant le pêché. Supporter ces colères, ses plaintes, les coup qu’il donnait. Mais, était-ce si affreux que ça ? Iwanishi, lui-même, se traitait de petit joueur quand il se comparait à cette sadique dégénérée plus connue sous le nom de Colère. LA Colère. Être esclave ou servant au service d’Iwanishi, c’était des vacances paradisiaques comparées à ceux de Chii. Plus d’une fois, il l’avait vu à l’œuvre et plus d’une fois, il s’est répugné à imaginer les frais qu’elle devait avoir vise à vis de son teinturier. Avec tout ce sang qui tâchait ses habits. C’était aussi une des raisons du pourquoi il ne battait pas à mort ses sous-fifres. Il n’aimait pas se salir les mains, au plus grand plaisir de ses servants et esclaves.

L’Avarice se stoppa dans ses réflexions en entendant quelqu’un entrer dans la pièce. D’un geste snob, il éleva la tête en la déviant sur le côté pour dévisager le nouvel arrivant. Il n’était pas d’humeur à s’occuper d’inviter surprise et pour la première fois de sa vie, Iwanishi se mit à espérer que se soit Stéphane. Au moins, son protégé devra s’occuper de Lucia en lui faisait visiter les lieux, par exemple. Ce qui allait laisser un peu de bon temps Iwanishi qui ne demandait que du calme et d’être reclus dans son coin à compter bon nombre de pièces d’argent.